samedi 12 mai 2007

Et le placard d’or est attribué à ... « Sunset Boulevard » de Billy Wilder.

« Cinéma is entertainment ».Ce n’est pas moi qui l’ai dit mais Kirk Douglas un soir, il y a un bout de temps lors d’Apostrophes de Bernard Pivot. C’est marrant comme cette phrase est restée gravée dans ma mémoire. Le cinéma est fait pour divertir. Soyons un peu savante: le mot divertir vient du latin divertere qui signifie distraire, amuser, recréer. Le préfixe « re » a son importance. C’est tout l’espace qui sépare la réalité de la fiction.
Le vrai cinéaste me raconte une histoire, je sais qu’il me raconte une histoire mais s’il me la raconte bien, j’oublie que ce n’est qu’une histoire.
Le mauvais cinéaste est celui qui ne réussit pas ce tour de passe-passe. Souvent parce qu’il ne sait tout bonnement pas écrire ni raconter des histoires, ou qu’il a pris de mauvais acteurs pour les jouer ou, pire encore, parce qu’il n’arrive pas à nous faire oublier qu’il y a une caméra quelque part.
Bientôt sera remise la Palme d’Or du 60ème Festival de Cannes. Puisse le jury se souvenir de cette phrase de Kirk Douglas au moment du verdict. Je me suis si souvent ennuyé à regarder ces films palmés comme des pieds. Pour éviter tout endormissement du type de celui causé par exemple par « L’arbre aux sabots », je vous propose mon Placard d’Or des Placards d’Or.
La toute première place est réservée (à jamais) à « Sunset Boulevard » de Billy Wilder.
Film des films. Film sur les films et le cinéma. Film sur le pouvoir d’envoûtement qu’exerce cette industrie sur nos cerveaux d’enfants, « Sunset Boulevard » me file à chaque fois le frisson. Pour avoir le plaisir de cette chair de poule, je me paye une séance au Mac-Mahon (Paris 17ème), à chaque fois qu’il est reprogrammé. Introuvable en cassette vidéo en France, j’ai piraté une vidéo américaine ramenée de New-York par un ami. Je la prête à qui veut succomber au charme vénéneux de Gloria-Norma Swanson-Desmond, ex star du muet, folle et persuadée de réussir un come back d’anthologie. Gloria Swanson y joue, pour ainsi dire, son propre rôle. Son valet est un ancien grand réalisateur des années 20, joué par Erich von Stroheïm qui dirigea dans la réalité Gloria Swanson dans « Quenn Kelly » en 1928. Il ne faudrait pas que j’oublie William Holden en scénariste désespéré prêt à tous les sacrifices.
Si la quadrature du cinéma existe, elle est quelque part dans ce film.
« Sunset Boulevard is entertainment ».

Je demande pardon à genoux à ces vrais cinéastes qui frappaient très fort à la porte des douze places. Pardon à Arthur Penn, Ernst Lubistch, Milos Forman, Gérard Oury, Jean-Pierre Melville, Martin Scorcese, George Cukor, Steven Spielberg, Robert Aldrich, Stanley Kubrick, John Ford, Orson Welles...




Il y a 10 ans
Lundi, 12 mai 1997
Nanard, Lecul, Molière, Seguin et les camionneurs.

Aujourd’hui débute le procès sur les comptes de L’Olympique de Marseille.
A mes compatriotes féminines, je rappelle que l’Olympique de Marseille n’est pas une marque de savon mais un club de football que dirigeait un certain Bernard Tapie. Caisses noires, abus de biens sociaux et vraisemblables tentatives de corruptions, le foot de Nanard est loin du jeu simple dont rêvent les enfants. S’il mérite comme tous les bandits de grand chemin qui l’ont accompagné, de prolonger son séjour derrière les verrous, il y a une chose que je laisserai à jamais au crédit de prince des roublards: celle d’avoir tenu tête à Le Pen comme aucun autre homme politique ne l’avait fait auparavant.

En feuilletant la presse quotidienne régionale, je découvre dans l’édition du 8 mai de L’Aisne Nouvelle, qu’un homme est inculpé d’harcèlement sexuel. Son nom: Bernard Lecul. Faute de goût, acharnement ou problème génétique, la justice tranchera.

Le théâtre français a tellement de mal à vivre qu’il a été décidé d’assurer sa promotion en plein Festival de Cannes. La soirée des Molières aura lieu ce soir. Si Louis XIV avait décidé de déclarer une guerre à chaque première d’une pièce de Molière, ce dernier s’appellerait encore Jean-Baptiste Poquelin.

Petit à petit Seguin fait son nid. Comme Juppé ne veut plus être Premier Ministre (ce n’est pas moi qui le dis, c’est lui qui préfère un bon Bordeaux à une piquette à Matignon), ce faux débonnaire de Seguin sera bien obligé de s’y coller. Il aurait sans doute préféré attendre 2002 date des Jeux Olympiques des présidents. Mais le corrézien en a sûrement décidé autrement, lui qui se voit bien gagner une deuxième médaille d’or d’affilée dans cinq ans.

Pas de quotidien chez mon marchand de journaux ce matin, ça commence à bien faire. Il paraît que cette fois-ci c’est une grève de camionneurs. Quand on n’achète plus le Journal du Dimanche, à cause de ce supplément féminin inutile, plus cher et mal foutu, c’est long trois jours sans presse écrite.

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