samedi 5 mai 2007

Des ronds dans l’eau.

Aujourd’hui c’est la trêve. Pas de « propagande » politique dans les media. Une interview de Sarkozy qui ne sera pas dans Le Parisien / Aujourd’hui en France version papier mais sur le site internet du même journal. Où se situe la frontière entre le « print » et le « web » comme disent les pros ? C’est une bonne question (un peu d’autosatisfaction ne fait jamais de mal) surtout quand je rapproche cette interrogation de celle de la publication des sondages sorties des urnes avant 20H00 sur internet.
Le sujet du jour n’a rien à voir. Demain certaines personnes, sûres du résultat n’iront peut-être pas voter et partiront au bord de l’eau taquiner le goujon ou faire des ronds dans l’eau.
En ce moment du côté de Valence en Espagne, onze bateaux régatent entre quelques bouées. Ils se disputent le droit d’affronter le navire suisse « Alinghi » vainqueur il y a quatre ans de l’America’s Cup.
On appelle ces éliminatoires la Coupe Louis Vuitton. C’est dire s’il y a déjà du pognon dans la baie.
Ames sensibles s’abstenir : voici le budget de cette compétition nautique.
Pour l’organisation comptez 232 millions d’euros ; pour les infrastructures financées par la ville de Valence, un « petit » billet de 500M€, et pour chaque Défi (comprenez chaque bateau) la facture s’échelonne ente 15 et 150M€. Les recettes (droits d’inscription, droits TV, sponsoring) avoisineraient les 260M€. Soit un bénéfice de 27 patates pour l’organisation.
Vous aller me dire que depuis quinze ans il y a beaucoup d’argent dans le sport et que cela ne m’a pas beaucoup émue. D’accord une fois. Vous me direz également (si vous êtes spécialiste des joutes nautiques) que l’America’s Cup est la plus vieille compétition sportive de la planète (22 août 1851) et que cela mérite le respect. D’accord deux fois. Mais permettez-moi de vous dire qu’autant le football, la formule 1, le basket US, le tennis ou le golf qui brassent des milliards me donnent parfois à rêver, autant cette bataille navale, circonscrite à un triangle d’eau ne m’apporte pas le moindre frisson, pas la moindre émotion, pas le moindre « lever de fauteuil » intempestif et brutal. J’ai pris le temps hier de regarder une retransmission sur Canal+ Sport. C’est incompréhensible, lent, régenté par des règles que ne peuvent comprendre que les marins concernés et encore. Les commentateurs ne nous éclairent pas vraiment sauf si vous avez fait l’école des Glénands. Bref côté cœur, encéphalogramme plat. Loin des transats de Tabarly ou de Florence Arthaud. Loin des tours du monde d’Auguin ou d’Helen Mac Arthur.
Le défi français Areva, le nucléaire, la mer, l’écologie, tout ça dans un joli paquet cadeau à 20 millions d’euros, est dans les choux. Avant même les demi-finales, touché, coulé par d’autres navires dont les armateurs ont mis parfois cinq à six fois cette somme pour conquérir l’aiguière d’argent.
Cette quête reste un mystère.
Tant de ronds dans l’eau ...





Il y a 10 ans
Lundi, 5 mai 1997
Qui veut jouer au docteur?

Moins rapide qu’un escargot qui se serait fait une entorse dans « Urgences »; plus larmoyant qu’une chanson de Dalida chantée par Hervé Vilar; aussi convenu qu’un slogan du RPR; et malheureusement aussi mal joué par Sandrine Bonnaire qu’un pilier de rugby s’essayant au patinage artistique; bref aussi crédible que Bruno Mégret fumant un joint avec des communistes cubains à la fête de l’Huma.
C’est dire si « Une femme en blanc », le feuilleton médico-pas-très-légal sur France 2 est parfaitement ennuyeux. Dialogues attendus, situations archi déjà vues: la femme seule contre tous, contre son père et contre elle-même, l’amour d’abord impossible, le méchant chirurgien, Le docteur lâche, le docteur dragueur, l’infirmière sympa sans oublier le fils hospitalisé.
Enfin, si tout ce cinéma a pu faire vivre quelques techniciens de plateau, des caméramen, des scriptes, des régisseurs et des comédiens, tant mieux. Mais je ne félicite pas les scénaristes et dialoguistes qui ont peut-être peiné sur le roman de Janine Boissard, mais sacré bon sang, quand on veut on peut.
En attendant de voir du bon cinéma chirurgical façon « Sept morts sur ordonnance », vous pouvez toujours vous refaire un épisode d’« Urgences », qui repasse le samedi après-midi sur France 2. C’est un peu la même tambouille mais ça va beaucoup plus vite et c’est de toute façon plus crédible que Sandrine qui voulait jouer au docteur.

Post Scriptum: a priori, tout le monde ne pense pas comme moi puisqu’il y aurait eu, selon Médiamétrie, une moyenne de 6,5 millions de personnes devant leur poste pour chaque épisode. Ca ne donne pas envie d’être malade.

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