mercredi 16 mai 2007

Etat des lieux

Si l'on en croit le partant, les murs de L'Elysée suintent de fierté. La fierté du devoir accompli. Si l'on en croit l'entrant, tout reste à faire. ça promet du boulot pour les décorateurs.
Qui sera le maitre d'oeuvre du chantier?
Sarko l'architecte d'une nouvelle politique avec des ouvriers de tous bords ou Fillon, le contre maitre chargé de la vérification des plannings?
Vers quel République allons-nous? Un machin à la britannique ou un truc à l'américaine? Ou tout bonnement un bidule à la française?
En tout cas les parlementaires souvent bénis oui-oui ou dindons de la farce des précédents septennats et quinquennat risquent encore de regarder longtemps les trains passer sans pouvoir ni monter dedans ni encore moins choisir la direction de la loco.




Il y a 10 ans
Vendredi, 16 mai 1997
Bâillons (1).

Il paraît qu’on s’emmerde, que la campagne électorale nous fait chier (dixit les sondages). Quand je dis « on » c’est bien sûr nous les françaises et les français. Une dissolution annoncée dans l’urgence et donc une campagne pour les législatives réduite à cinq semaines, c’est comme si on vous disait du but en blanc: « Allez chérie je t’emmène au restaurant La Tour d’Argent. On part dans deux minutes... »
Les surprises c’est bien, mais il est des choses dont on préfère se délecter à l’avance, s’y préparer pour qu’elles prennent toutes leurs saveurs et tout leur sens. Je n’irai pas jusqu’à dire que la cuisine électorale nous repasse sans cesse les mêmes plats, mais il faut noter qu’au menu de ces élections, les nouveautés ne sont pas légion. Les 6300 mirlitons qui se présentent dans toutes les circonscriptions ne peuvent pas tous être des Troisgros, des Meneau ou des Sanderens.
Ne parlons pas des vieilles gamelles rances du Front national qui nous ressert à l’envi ses recettes démagogiques proches des c(a)rottes Vichy.
Concentrons-nous sur les deux plats de résistance.
D’un côté la gauche qui, après nous avoir servi de la main droite pendant quelques années, nous propose sa traditionnelle potée-fourre-tout avec une pincée de libéralisme dans le social. Un truc très cuisine au « beur » avec un zeste de verdure et une pincée de choux rouges.
De l’autre, la droite qui ne nous a pas servi ce qu’elle avait inscrit au menu de 1995. Dans de magnifiques plats en argent on veut nous régaler à l’avance d’une nouvelle cuisine inventive mais consistante, nouvelle mais délicieuse. Pourtant, des cuisines, ne filtre aucune odeur. A croire que ce sont des préparations sous vide qui ont servi aux « cuisiniers RPR-UDF ». La pincée de social dans le libéral ne nous chatouille pas le nez. Et sous ces cloches en argent on n’a pas le droit de regarder. Il faut y croire, payer et après seulement vous pouvez déguster (dans les deux sens du terme à mon avis). Quel drôle de restaurant.
Comme il faut, en ce moment, manger pour vivre et non l’inverse, je choisis la potée socialiste. Le risque étant bien sûr, après une overdose de promesses caloriques, de bâiller à s’en décrocher la mâchoire et de somnoler doucement jusqu’au prochain scrutin-repas.

Aucun commentaire: