mercredi 9 mai 2007

Placards d’or.

Trêve. Clap de fin sur la campagne, séance de cinoche pour oublier un instant les excès des uns et les règlements de compte des autres.
Du 16 au 27 mai se déroulera à Cannes le 60ème Festival du film. L’occasion pour Madame Placard de faire son classement.
Voici douze films pour l’éternité. Le choix n’a pas été facile mais vous pouvez toujours y apporter vos coups de cœur et critiquer les miens.

Douzième place : « Les Tontons Flingueurs » de Georges Lautner.
Dialogué par Michel Audiard, ce film devrait se réciter dans les écoles à la place des vers poussiéreux de Ronsard ou Du Bellay. Bernard Blier et Lino Ventura y sont plus que parfaits en preneur et donneur de baffes: « En pleine paix y chante et pis crac, un bourre-pif ». Un hommage au cinéma populaire français trop souvent foulé aux pieds par les critiques, pour être quelques décennies plus tard porté aux nues sous prétexte d’être d’un kitsch follement désopilant. Audiard était un Monsieur, dommage qu’il achetait ses clopes au même rythme qu’un Humphrey Bogart ou qu’un Steve Mac Queen.

Onzième place : « Les Valseuses » de Bertrand Blier. Comme pour les « Tontons flingueurs » l’écriture de Bertrand (digne fils de son père) est dans le ton et dans le temps de son époque. Avec deux jeunes monstres comme Dewaere et Depardieu, sans oublier Jeanne Moreau, Miou-Miou et Isabelle Huppert le casting avait déjà 10 sur 10. Un film culte qui à chaque « revoyure » me fait me poser deux questions: à la fin, la DS dont les pneus crissent dans les virages de montagne va-t-elle se vautrer dans le ravin? Et pourquoi Patrick Dewaere s’est-il fait sauter la tête?

Dixième place : « La mort aux trousses » d’Alfred Hitchcock.
Parce qu’Hitchcock méritait d’avoir une place dans ce palmarès pour tous ces horribles et néanmoins jubilatoires moments qu’il nous a fait passer. Alors j’ai choisi « La mort aux trousses » plutôt que « Les oiseaux », « Psychose » ou « Les enchaînés ». Il y a tout dans ce chef d’œuvre. C’est du suspense aux petits oignons avec Cary Grant à son apogée et Eva Marie Saint qui nous donnent envie de faire l’amour dans un train. Et puis il y a James Mason...

Neuvième place : « Diva » de Jean-Jacques Beineix. Je ne sais plus si c’était son premier film, mais, en tout cas, il avait réalisé le coup parfait. Je me souviens que j’étais allé le voir à Brest dans une petite salle à sa sortie. J’avais lu le roman de Delacorta ce qui me donnait un peu d’avance sur mes camarades qui m’avaient laissé partir en éclaireur. Emballé par le film, j’en fais alors une bonne publicité, manque de bol le film reste très peu de temps à l’affiche. Heureusement (et pour une fois), les Césars réparèrent cette injustice quelques mois après. Le film devint un succès.
Je fus et reste enthousiasmée par le mélange des genres et le choix des acteurs. Polar lyrique qui vous donne envie d’acheter des disques d’opéra et de relire des bouquins de Spilanne, Hammett ou Manchette. Un film qui vous fait aimer les facteurs. Je me souviens de Richard Bohringer qui faisait un puzzle immense et bleu comme une vague et d’un tueur à gages qui n’aimait ni Beethoven ni les parkings. Je me souviens d’appartement-lofts à faire tomber, de reflets dans un enjoliveur, d’un phare au bord de la mer et de Jacques Fabbri qui n’était pour moi que « Schulmeister espion de l’Empereur ».
Mais qu’est devenu l’acteur qui jouait Jules, le facteur mélomane?




Il y a 10 ans
Vendredi, 9 mai 1997
... et les présentateurs du 20 heures s’en foutent (suite).

Le lundi 28 avril, il y a douze jours j’avais déjà poussé un coup de gueule. Rien ne s’est passé. Je vais bientôt pouvoir donner des cours pour apprendre aux autres à savoir pisser dans un violon.
Les réfugiés Hutus du Rwanda meurent toujours par centaines au Zaïre où rien n’est fait pour leur sauvetage. Pendant ce temps là, avec leurs brushings impeccables les présentateurs du 20 heures se demande qui des deux escrocs (l’ancien ou le nouveau) va s’occuper du pays et à combien de kilomètres de Kinshasa se trouvent les troupes de Kabila.
Si les Etats-Unis font semblant de faire régner l’ordre dans cette partie de l’Afrique, ce n’est pas une raison pour délivrer des commentaires aussi réfrigérés que l’attitude du gouvernement français dans cette histoire.
Messieurs les showmen du 20 heures il serait peut-être temps de sortir le grand jeu. Quand aura pour vous sonné l’âge de la retraite et que, les cheveux grisonnants vous vous regarderez dans la glace, j’ose croire que la honte de ne pas avoir bien fait votre métier vous rosira les joues. Sinon; c’est à désespérer de ce que vous appelez le quatrième pouvoir.

Aucun commentaire: