mercredi 16 janvier 2008

Justice écologique.

Le tribunal correctionnel de Paris n’a pas rendu une copie blanche. La crainte de voir les puissants pétroliers s’en tirer blanc comme neige m’embarrassait depuis les débuts de ce procès.
Le temps s’écoulait lentement depuis le 12 décembre 1999. Dans le sablier des petites boules d’hydrocarbure.
Mais la justice s’est réveillé et vient d’acter le fait que le préjudice d' « atteinte à l'environnement » est entré dans l'arsenal juridique français.
192 millions de dommages et intérêts sont réclamés à Total et aux autres responsables. Malheureusement, le montant « dédié » au préjudice écologique ne représente que 0.7% du montant total des dommages et intérêts.
Néanmoins, cette jurisprudence, je l’espère, mettra du plomb dans l’aile à tous ces armateurs, ces pavillons de complaisance qui prennent la mer pour une poubelle et nos côtes pour des décharges.

Dimanche 30 décembre, je me promenais avec quelques amis sur la côte sauvage entre Portivy et Quiberon. Pas un souffle de vent, un ciel pur, une mer légèrement moutonneuse. Des goélands tels des vigiles scrutaient l’océan. Petites statues blanches et grises ils me donnaient l’impression d’être les gardiens de ce territoire en hommage à leurs ancêtres morts englués dans le pétrole sur ces mêmes côtes presque huit ans avant, jour pour jour.



Il y a 10 ans
Vendredi, 16 janvier 1998.
C’est sikidikiyè.

Lionel a pété une durite comme on dit vulgairement. Qu’est-ce qui lui a pris de refaire l’histoire cent ou cent cinquante ans après. Surtout pour distribuer les bons et les mauvais points comme une maîtresse d’école voulant motiver son troupeau d’élèves.
« Gnagnagna, c’est toi qu’étais contre Dreyfus... ». « Gnagnagna, c’est toi qu’étais pour l’esclavage ... ». « Gnagnagna c’est moi le gentil... ». « Gnagnagna c’est toi le méchant ».
Je croyais que sur les bancs de l’Assemblée, même si on n’avait pas laissé la mauvaise foi et les injures au vestiaire, les querelles de cour de récré étaient passées de mode.
Quitte à se chicaner sur le passé, ces messieurs les redresseurs de coup tordus feraient mieux de se poser des colles sur le numéro que portait Johan Cruijff pendant la finale de 1974, la longueur du saut de Bob Beamon à Mexico ou qui jouait Liberty Valance dans le film de John Ford?
A ce rythme là, ils finiront par se foutre sur la gueule pour savoir si la Marquise de Pompadour aurait été pour ou contre la fermeture de Super Phénix? Ou en venir au duel à l’arme blanche pour départager ceux qui pensent que Vercingétorix roulait à droite et ceux qui affirment que c’est à gauche, sur les voies romaines, que le gaulois faisait pétarader son scootix.
Et ainsi de suite jusqu’à la nuit des temps.
Peut-être faudra-t-il un jour déterrer les cadavres d’Adam et Eve et faire un test ADN pour savoir qui, des deux, portait la culotte?

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