mardi 1 janvier 2008

Tant qu'à avoir la tronche du lendemain, autant commencer aujourd'hui.

Le surréalisme est partout et surtout aux comptoirs des bistrots. A l’heure où les mégots n’auront bientôt plus le droit de se consumer dans les cendriers, les zincs risquent bien vite de se transformer en tribunes du politiquement correct.
En ce dernier jour de l’année, une petite pensée pour ces millions de clopes qui ne viendront plus finir leurs jours entre deux saillies de philosophes élevés à la pensée Ricardienne ou à la vision blanc-cassissière de la société.
C’est dans un petit bar du Morbihan, à Saint Cado, le long de la rivière d’Etel, que nous sommes allés avec une bande d’amis siroter quelques verres de Muscadet en s’en grillant une dernière. C’est à la troisième tournée que le titre de cette chronique jaillit de la bouche d’un des membres avisées et accoudés.
Une année qui finit sur une note aussi viticolo-cosmétique n’a pas pu être entièrement mauvaise.



Il y a 10 ans
Mercredi, 31 décembre 1997.
Recettes pour bien rater son réveillon.

Se faire, sur un bateau, un couscous royal, façon « Noé » à base de vache folle, de brebis clonée et de poulet grippé de Hongkong.
Lire l’horoscope d’Elisabeth Teissier qui déjà ose nous dire que 1998 est une année charnière vers l’an 2000.
Se faire inviter à une soirée où l’on connaît à peine quatre personnes sur cinquante et être obligée d’embrasser plein de types bedonnants en leur souhaitant une bonne année alors qu’on ne les reverra jamais.
Arriver avec une bouteille de Ruynart quand tout le monde a acheté du champagne à cinquante balles chez Mammouth.
Etre obligée de danser sur les Spice Girls, de la techno ou Ricky Martin.
Regarder Arthur à la télé.
Essayer de faire soi-même son foie gras alors qu’on n’y connaît rien.
Oublier le pain et les toasts.
Crever sur le chemin du retour.
S’affaler ivre morte avant le dernier coup de minuit.
Se faire réveiller à cinq heures du matin quand la tête fait encore ding dong par la petite dernière qui entre dans sa période cauchemar.
Oublier d’appeler ses parents et se faire encore une fois sonner les cloches.
Ne rien boire et ne rien manger, en deux mots, se faire chier, parce que demain c’est le déjeuner traditionnel chez belle maman et qu’elle ne comprendrait pas qu’on ne fasse pas honneur à son coq au vin.



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