samedi 12 janvier 2008

On solde les soldes.

Au fronton de L’Elysée, on fait péter les promotions.

Tout doit disparaître!
Les 35 heures c’est fini ! Enfin jusqu’à nouvel ordre. La durée légale du travail fluctue joliment entre 35 et 48 heures. Que va-t-il rester du plan Aubry. Que des guenilles si l’on en croit les plus libéraux. Et pourtant, si ce système n’avait pas que des qualités (coûts et stagnation des salaires), il a au moins eu le mérite de créer au minimum 350 000 emplois.

La grande braderie!
Fin de la pub sur le service publique dixit Sarko ! Enfin jusqu’à nouvel ordre (bis). Comment faire grimper en une phrase l’action de TF1 de son pote Martin Bouygues. N’y voyez comme moi aucune collusion aucun retour d’ascenseur, espèces de malfaisantes ! Pour l’instant c’est tout bénef pour la Une et pour M6 et leurs petites sœurs de la TNT. Si la mesure est confirmée, il y aura pénurie de spot pour les annonceurs. Et qui dit manque d’emplacement disponible dit augmentation des prix, d’où des campagnes télé de plus en plus réservées aux grosses marques des gros groupes alimentaires, bancaires ou industriels. Il va sans dire que ces chaines devront couper plutôt deux fois qu’une leurs programmes pour satisfaire à la demande. En attendant les salariés de la régie de France Télévision tirent la gueule et ceux de France 3 ou de France 4 se demandent quand ils seront privatisés.

Déstockage monstre!
Jacques Attali, l’homme qui a mangé à tous les râteliers de la République et des instances internationales, nous propose l’ultime réforme pour relancer l’économie. Celle de faire de chaque semaine de l’année une semaine de solde. Si je comprends bien le garçon qui a du faire des études beaucoup plus longues que les miennes, il suffirait de brader les prix continuellement pour relancer la croissance. Où se situerait le niveau de prix des choses ? Comment les petits commerçants pourraient assurer leurs marges ? Devront nous vivre et faire nos courses dans d’éternels entrepôts du hard-discount ?
Cher Jacques, il existe un jeu de carte en Bretagne que nous appelons la coinchée. A ce jeu, vous pouvez, si vous le souhaitez et si vous avez les cartes pour, mettre « en voiture » ou en « berrouette ». Ce qui signifie qu’il n’y a plus d’atout. Ou bien, si on le lit autrement que toutes les cartes sont des atouts.
Votre réforme des soldes me fait penser à ce jeu auquel parfois on peut finir capot !






Il y a 10 ans
Lundi, 12 janvier 1998.
Goût de bouchon.

Par moment les nerfs lâchent. Bloquée au carrefour qui mène à la bretelle de l’autoroute. Vous savez qu’il vous reste au minimum trois-quarts d’heure avant de rejoindre votre boulot. Sachant que cela fait plus de vingt minutes que vous êtes partie, je vous laisse faire l’addition pour la journée. Le problème d’arithmétique élémentaire prend des allures de cauchemar à la veille du certif quand vous allumez votre autoradio et que vous entendez que le prix de l’essence a augmenté de 10 centimes en moyenne par litre. Sachant que vous consommez en de 10 à 11 litres aux cent kilomètres de Super 98 et que 17,5 kilomètres séparent votre domicile de votre lieu de travail; sachant que votre véhicule consomme 20% de plus pendant les 2/3 du temps de route; sachant que votre mari dispose d’un véhicule consommant 15% de plus et qu’il lui faut 50 minutes à l’aller pour effectuer les 21 kilomètres, cinq fois par semaine travaillée, pour aller bosser; sachant par ailleurs que l’état plus goulu que jamais, se met dans la poche les 80% du prix du litre affiché à la pompe; et sachant enfin que deux fois par semaine vous faites un détour de 2,5 kilomètres pour aller chercher la meilleure baguette de la région et que cet écart vous oblige à emprunter une côte à 8%; combien mon foyer « modèle » donnera-t-il en francs à l’Etat au bout d’un an de travail?


P.S. base de calcul: prix du litre au 12 janvier 1998: 6,71 francs et âge du Ministre de l’Economie et des Finances: 48 ans.

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